Il y a quelques années, j’ai lu un livre de Haruki Murakami. Je ne me souviens plus du nom, de l’intrigue encore moins, mais un passage avait retenu mon attention.
Le personnage principal, quand il était stressé, anxieux, repassait son linge. J’ai lu ces quelques lignes avec le sourire. Murakami est un bon écrivain et ses descriptions de scènes banales sont toujours empreintes d’une douceur de vivre qui me touche.
Je n’y ai pas cru, je pensais que ça ne fonctionnerait pas sur moi. Et puis, j’ai commencé à porter attention aux faux-plis. À déboutonner. À toucher les vêtements avant de les repasser. J’aime acheter des chemises de qualité, j’ai changé de lessive à ce moment-là pour protéger les tissus. Défroisser les manches, étendre le col, le poser bien à plat, passer le fer vapeur… je me suis pris au jeu.
Avant d’avoir le temps de comprendre, en moins de deux mois, j’étais accro au repassage. Moi, qui avais traversé toute l’adolescence dans une marée de fringue sales étendues par terre, avec mes douches aléatoires, ma compréhension tardive de l’intérêt du déodorant. Sacré Murakami !